Monday, May 19, 2008

Ou va l'Afrique du sud?

Le bilan des attaques xénophobes s'alourdit à 13 morts
AFRIQUE DU SUD - 19 mai 2008 - AFP
La vague de violences contre les étrangers déclenchée depuis une semaine à Johannesburg a fait une nouvelle victime dans la nuit de dimanche à lundi, portant le bilan des morts à 13, a annoncé la police lundi. La majorité des immigrants arrivés en Afrique du Sud ces dernières années sont des Zimbabwéens qui fuient la crise économique et politique de leur pays. Leur nombre est estimé à 3 millions. Une vague de violence contre les étrangers déclenchée depuis une semaine est montée d'un cran ce week-end, à Johannesburg, la capitale économique de l'Afrique du Sud, a indiqué la police dimanche. "Depuis vendredi, douze personnes ont été tuées", a déclaré à l'AFP un responsable régional de la police, Govindsamy Mariemuthoo. "Il y a eu des centaines d'arrestations", a-t-il ajouté, précisant que les troubles de dimanche se sont concentrés dans le centre ville et les quartiers est. La police a "fait usage de balles en caoutchouc" pour disperser des groupes qui voulaient s'en prendre aux étrangers mais "pour le moment, le calme est revenu", a-t-il précisé. Il a cependant estimé que des délinquants pouvaient mettre à profit les troubles pour régler des comptes parce que "certaines victimes sont sud-africaines". "Nous condamnons ces attaques et nous continuerons à maintenir l'ordre dans les zones concernées, où les forces de l'ordre sont nombreuses", a indiqué M. Mariemuthoo. Auparavant, une porte-parole de la police avait fait état de six morts et 50 blessés hospitalisés à Johannesburg. M. Mariemuthoo n'a pas donné de bilan des blessés. Le président sud africain Thabo Mbeki a annoncé dimanche qu'une commission avait été mise en place pour faire la lumière sur ces attaques et demandé à la police d'agir fermement contre les auteurs de ces actes, selon l'agence sud-africaine Sapa. "Nous espérons que la commission et la police travailleront ensemble et nous aideront à trouver qui est derrière cela", a-t-il affirmé. Le président du Congrès national africain, Jacob Zuma, a également condamné ces violences, les pires depuis le début des tensions qui sont apparues le 11 mai dans le township d'Alexandra. "Nous ne pouvons permettre que l'Afrique du Sud soit réputée pour sa xénophobie. Nous ne pouvons pas être un pays xénophobe", a-t-il déclaré. Les étrangers, et particulièrement les Zimbabwéens fuyant les violences post-électorales du 29 mars, ont été pris pour cible par des foules armées de machettes et d'armes à feu dans certains des quartiers les plus pauvres de Johannesburg malgré les appels au calme et une condamnation générale des attaques par les politiques. La majorité des immigrants qui sont venus en Afrique du Sud ces dernières années viennent du Zimbabwe, avec un total estimé de 3 millions. Certains Sud-Africains les accusent d'être responsables de la criminalité et du chômage. "De nombreux étrangers ont été attaqués" et "la plupart des dégâts ont été causés à des propriétés appartenant apparemment à des étrangers", a indiqué la porte-parole de la police, Cheryl Engelbrecht. Un photographe de l'AFP a vu la police en armes recouvrir le corps d'une victime dans le quartier difficile d'Hillbrow. Les policiers ont tiré des douzaines de balles en caoutchouc pour disperser des groupes aux alentours. Un photographe du journal sud-africain The Star a déclaré pour sa part avoir vu un homme incendié dans la région East Rand, à environ 50 km à l'est de Johannesburg, où les violences se sont propagées dimanche. "Nous avons trouvé un homme ficelé dans ses vêtements. Il a visiblement été battu, ficelé et ensuite incendié", a déclaré Shayne Robinson à l'AFP, ajoutant que des bandes d'environ 300 jeunes avaient confronté la police. Dans un autre incident survenu dimanche, une église dans laquelle 1.000 zimbabwéens s'étaient réfugiés a été attaquée ainsi qu'un commissariat qui avait accueilli des étrangers, selon la même source. Selon Eric Goemaere, coordinateur de Médecins sans frontières à Johannesburg, les victimes "racontent que ce sont des bandes organisées de 100 à 300 jeunes qui entrent dans les maisons, les appartements et les cabanes". "C'est une violence assez extrême" et "il y a une intention de tuer", a-t-il souligné.

Le bilan des attaques xénophobes s'alourdit à 13 morts
AFRIQUE DU SUD - 19 mai 2008 - AFP
La vague de violences contre les étrangers déclenchée depuis une semaine à Johannesburg a fait une nouvelle victime dans la nuit de dimanche à lundi, portant le bilan des morts à 13, a annoncé la police lundi. La majorité des immigrants arrivés en Afrique du Sud ces dernières années sont des Zimbabwéens qui fuient la crise économique et politique de leur pays. Leur nombre est estimé à 3 millions. Une vague de violence contre les étrangers déclenchée depuis une semaine est montée d'un cran ce week-end, à Johannesburg, la capitale économique de l'Afrique du Sud, a indiqué la police dimanche. "Depuis vendredi, douze personnes ont été tuées", a déclaré à l'AFP un responsable régional de la police, Govindsamy Mariemuthoo. "Il y a eu des centaines d'arrestations", a-t-il ajouté, précisant que les troubles de dimanche se sont concentrés dans le centre ville et les quartiers est. La police a "fait usage de balles en caoutchouc" pour disperser des groupes qui voulaient s'en prendre aux étrangers mais "pour le moment, le calme est revenu", a-t-il précisé. Il a cependant estimé que des délinquants pouvaient mettre à profit les troubles pour régler des comptes parce que "certaines victimes sont sud-africaines". "Nous condamnons ces attaques et nous continuerons à maintenir l'ordre dans les zones concernées, où les forces de l'ordre sont nombreuses", a indiqué M. Mariemuthoo. Auparavant, une porte-parole de la police avait fait état de six morts et 50 blessés hospitalisés à Johannesburg. M. Mariemuthoo n'a pas donné de bilan des blessés. Le président sud africain Thabo Mbeki a annoncé dimanche qu'une commission avait été mise en place pour faire la lumière sur ces attaques et demandé à la police d'agir fermement contre les auteurs de ces actes, selon l'agence sud-africaine Sapa. "Nous espérons que la commission et la police travailleront ensemble et nous aideront à trouver qui est derrière cela", a-t-il affirmé. Le président du Congrès national africain, Jacob Zuma, a également condamné ces violences, les pires depuis le début des tensions qui sont apparues le 11 mai dans le township d'Alexandra. "Nous ne pouvons permettre que l'Afrique du Sud soit réputée pour sa xénophobie. Nous ne pouvons pas être un pays xénophobe", a-t-il déclaré. Les étrangers, et particulièrement les Zimbabwéens fuyant les violences post-électorales du 29 mars, ont été pris pour cible par des foules armées de machettes et d'armes à feu dans certains des quartiers les plus pauvres de Johannesburg malgré les appels au calme et une condamnation générale des attaques par les politiques. La majorité des immigrants qui sont venus en Afrique du Sud ces dernières années viennent du Zimbabwe, avec un total estimé de 3 millions. Certains Sud-Africains les accusent d'être responsables de la criminalité et du chômage. "De nombreux étrangers ont été attaqués" et "la plupart des dégâts ont été causés à des propriétés appartenant apparemment à des étrangers", a indiqué la porte-parole de la police, Cheryl Engelbrecht. Un photographe de l'AFP a vu la police en armes recouvrir le corps d'une victime dans le quartier difficile d'Hillbrow. Les policiers ont tiré des douzaines de balles en caoutchouc pour disperser des groupes aux alentours. Un photographe du journal sud-africain The Star a déclaré pour sa part avoir vu un homme incendié dans la région East Rand, à environ 50 km à l'est de Johannesburg, où les violences se sont propagées dimanche. "Nous avons trouvé un homme ficelé dans ses vêtements. Il a visiblement été battu, ficelé et ensuite incendié", a déclaré Shayne Robinson à l'AFP, ajoutant que des bandes d'environ 300 jeunes avaient confronté la police. Dans un autre incident survenu dimanche, une église dans laquelle 1.000 zimbabwéens s'étaient réfugiés a été attaquée ainsi qu'un commissariat qui avait accueilli des étrangers, selon la même source. Selon Eric Goemaere, coordinateur de Médecins sans frontières à Johannesburg, les victimes "racontent que ce sont des bandes organisées de 100 à 300 jeunes qui entrent dans les maisons, les appartements et les cabanes". "C'est une violence assez extrême" et "il y a une intention de tuer", a-t-il souligné.

Wednesday, April 23, 2008

Jimmy Carter

- 20 avril 2008 - par HAMID BARRADA

Ancien président des États-Unis (1977-1981), artisan des accords de Camp David entre Israël et l’Égypte
L’emmerdeur… Vous connaissez ce film où un personnage de paumé (Jacques Brel) multiplie les maladresses, empêchant son compère (Lino Ventura) de commettre un meurtre. L’humour et la gaucherie en moins, le périple de Jimmy Carter au Moyen-Orient fait penser à cette comédie. Arrivé en Israël le 13 avril, l’ancien président américain, 83 ans, reste dans la région jusqu’au 21. Il a prévu de se rendre dans les territoires palestiniens, en Égypte, en Syrie, en Jordanie et en Arabie saoudite. Sa visite embarrasse les dirigeants de Jérusalem, qui le lui ont bien fait savoir, quitte à violer les règles élémentaires de la courtoisie diplomatique. Le président de l’État, Shimon Pérès, l’a reçu en catimini en expliquant, avant et après l’audience, que c’était pour le « réprimander ». Ehoud Olmert, le Premier ministre, s’est carrément défaussé. Et lorsque des personnalités de premier plan ont écrit à celui-ci pour lui dire qu’il commet la « folie de sa vie » et dessert les intérêts du pays en Amérique, il s’est justifié lamentablement en prétendant qu’il n’avait pas reçu de demande d’entrevue. Ehoud Barak, le ministre de la Défense, a admis, lui, que Carter l’avait sollicité, mais qu’il n’avait pas le temps. Plus grave, le Shin Beth (sécurité intérieure) a refusé de collaborer avec l’US Secret Service, qui assure la sécurité des anciens présidents américains - et celle des responsables israéliens en visite aux États-Unis. C’est la rencontre programmée avec Khaled Mechaal, le président du bureau politique du Hamas, installé à Damas, qui a provoqué la colère israélienne. C’est assurément le moment fort de la tournée de Carter. Il l’avait annoncée avant d’entamer son voyage et l’a encore justifiée en Israël. Ses arguments tombent sous le sens : aucun règlement de paix n’est possible sans le Hamas. En rencontrant les dirigeants de l’organisation islamiste lors des élections palestiniennes en 2006, il avait constaté qu’ils faisaient preuve de « souplesse ». Il veut vérifier s’ils sont toujours dans les mêmes dispositions. Précision de taille : la libération du soldat israélien Gilad Shalit, capturé au mois de juin 2006 (et de deux autres militaires détenus par le Hezbollah), sera au centre des entretiens avec Mechaal. À toutes fins utiles, Carter se propose de jouer les honnêtes courtiers et de communiquer ce qu’il aura entendu aux responsables américains, voire israéliens. Tant de bonne volonté ne semble pas ébranler les dirigeants de Jérusalem, qui ont interdit à Carter de se rendre à Gaza. Pour se justifier, les Israéliens invoquent son livre publié en 2006, Palestine : Peace, not Apartheid (Palestine : la paix, pas l’Apartheid). L’ouvrage lui avait valu les « fatwas » des lobbies, et des encarts avaient été diffusés dans la presse le traitant d’« antisémite ». En vérité, la réalité dans les Territoires n’est pas moins choquante que la situation en Afrique du Sud du temps de la ségrégation. Dans un éditorial en date du 15 avril, Haaretz écrit : « Israël n’est pas disposé à admettre une telle comparaison alors même que la situation l’exige. Comment est-il possible de s’indigner lorsqu’un observateur étranger - de surcroît ancien président des États-Unis - qui suit de très près les affaires internationales, considère que les routes séparées réservées aux Juifs et aux Arabes, l’absence de liberté de circulation, l’occupation des territoires palestiniens et leur confiscation et, surtout, la poursuite de la colonisation, en contradiction avec les engagements signés par Israël, sont autant de réalités proprement insupportables ? » L’article est intitulé : « Notre dette à l’égard de Jimmy Carter. » Rappelant que c’est grâce à lui qu’Israël avait pu s’engager sur la voie de la paix avec le monde arabe, il conclut : « Pour le traité de paix avec l’Égypte, il mérite pour le restant de sa vie le respect qu’on doit aux grands hommes. » Comment l’ancien président a-t-il réagi aux avanies israéliennes ? Avec sérénité et décontraction. Visiblement, il ne se faisait pas d’illusions. « Je suis déçu, a-t-il déclaré sobrement, mais je ne suis pas découragé. » Israël étant une démocratie, a-t-il expliqué, « je n’ai pas besoin de rencontrer les hauts dirigeants pour connaître les sentiments du pays ». Carter s’est entretenu avec Yossi Beilin, l’artisan, avec Yasser Abed Rabbo, de l’Initiative de paix de Genève, au mois de décembre 2003. Il a reçu également la famille de Gilad Shalit, qui attend beaucoup des discussions de Damas. Mais quelle a été l’attitude de l’administration Bush ? D’abord prudente, elle a dû mêler sa voix à celle des Israéliens pour désavouer le projet de rencontre avec le chef du Hamas. Il faut dire que Carter ne lui a pas facilité la vie. Il a révélé qu’il a eu des entretiens au département d’État et que « personne ne l’y a dissuadé de faire son voyage ». La Maison Blanche a donc tenu à préciser que l’ancien président agissait « à titre personnel ». À vrai dire, Carter dérange les uns et les autres parce qu’il a raison. Les Israéliens dénoncent ses accointances avec le Hamas, mais ils sont eux-mêmes en train de traiter avec le même Hamas pour conclure une trêve et arrêter la pluie de roquettes sur leur territoire. Ils n’ont pas le choix s’ils veulent éviter une réoccupation de Gaza, au prix d’un carnage coûteux. Aujourd’hui, les États-Unis vivent à l’heure de l’élection présidentielle et les candidats de tous bords se doivent de gagner les faveurs d’Israël. Mais demain, quel que soit l’hôte de la Maison Blanche, il devra s’occuper du lourd héritage de George W. Bush au Moyen-Orient. Et l’on découvrira peut-être que ce qu’a fait Carter en quelques jours aura permis d’atténuer, autant que faire se peut, le bilan désastreux de Bush au Moyen-Orient. Le Prix Nobel de la paix recommande en effet d’appliquer des règles simples. D’abord, parler avec toutes les parties : le Hamas, la Syrie, l’Iran. Ensuite, associer les États-Unis. À Camp David, en 1978, les négociations entre l’Égypte et Israël ont abouti parce que l’Amérique s’y était totalement impliquée. « J’ai rédigé, rappelle Carter, chaque mot des propositions que nous avons faites. » L’ancien président dérange d’autant plus qu’il n’est pas seul. Comme le révèle le site Rue89, il fait partie du club des Elders (anciens), qui regroupe des hommes et des femmes d’influence qui se sont mobilisés pour résoudre certaines crises. Parmi eux, Nelson Mandela, Mary Robinson, ancienne présidente irlandaise, Kofi Annan, Muhammad Yunus, l’inventeur du microcrédit, ou encore Lakhdar Brahimi, le diplomate algérien.

L’islam en tête

- 20 avril 2008 - par CÉCILE MANCIAUX
Selon le Vatican, le nombre des musulmans dans le monde est désormais supérieur à celui des catholiques. Mais reste inférieur à celui des chrétiens, toutes obédiences confondues.
On dirait presque une compétition. « Pour la première fois dans l’Histoire, nous ne sommes plus en tête : les musulmans nous ont dépassés, reconnaît Mgr Vittorio Formenti, directeur de l’Annuaire pontifical 2008, dans L’Osservatore romano, le quotidien du Vatican, du 29 mars. « Par rapport à l’ensemble de la population, poursuit le prélat, la proportion des catholiques reste stable, tandis que celle des musulmans augmente en raison d’un taux de natalité plus élevé. » De fait, si le nombre des catholiques augmente au même rythme que la population mondiale (+ 1,5 % entre 2005 et 2006), celui des musulmans progresse plus vite (+ 2 %). Mais, au-delà de ce premier constat, la fiabilité des chiffres et la pertinence de la comparaison laissent perplexe. Chiffres peu fiables L’évaluation réalisée par les services du Saint-Siège se fonde sur des données datant de 2006 et ne donne de décomptes précis que pour les catholiques (grâce notamment aux registres de baptêmes). Concernant le nombre des musulmans, le Vatican a utilisé les projections de l’ONU. Le problème est qu’en l’absence de registres l’organisation internationale part du principe que chaque enfant de musulman naît musulman. Pour les pays arabes, par exemple, on soustrait de la population du pays les chrétiens et les immigrés en provenance de pays non musulmans. Méthode pour le moins hasardeuse lorsqu’on sait qu’en Indonésie ou en Arabie saoudite il reste difficile de se déclarer non musulman. Par ailleurs, ces statistiques ne font aucune distinction entre les pratiques religieuses, qui connaissent pourtant des fortunes fort diverses selon les continents et les communautés. L’islam et le christianisme comptent autant de grands courants (sunnisme, chiisme et kharidjisme pour le premier ; catholicisme, protestantisme et orthodoxie pour le second). Aussi eût-il été plus pertinent de comparer le nombre des catholiques romains (environ 50 % des chrétiens) à celui des seuls sunnites (85 % des musulmans). Mais, là encore, les chiffres sont rarement fiables. La solution la plus judicieuse serait de comparer l’ensemble des musulmans : 1,3 milliard de fidèles, 19,2 % de la population mondiale ; et l’ensemble des chrétiens, toutes obédiences confondues : plus de 2 milliards de fidèles, 33 % de l’humanité (dont, catholiques : 17,4 % ; protestants : 5,6 % ; orthodoxes : 3,6 % ; anglicans : 1,3 % ; autres chrétiens : 5 %). Constante progression Bien que sujettes à caution, ces statistiques n’en sont pas moins l’occasion de mettre en lumière des évolutions intéressantes. Comme le souligne Odon Vallet, un spécialiste français des religions, « les premiers pays en nombre de musulmans sont l’Indonésie, l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Pour les catholiques, les quatre premiers pays sont le Brésil, le Mexique, les États-Unis et les Philippines ». Berceaux de ces deux grandes religions, les pays arabes et européens n’en seraient donc plus les fiefs. Enfin, si le nombre des musulmans ne dépasse pas encore celui des chrétiens, toutes les projections statistiques et démographiques confirment que, depuis le début des années 1990, leur part dans la population mondiale est en constante progression. D’où la volonté de la plupart des dignitaires catholiques de mettre en place un dialogue durable avec le monde musulman. Parce qu’ils songent, bien sûr, à l’avenir des minorités catholiques et, plus généralement, de l’Église dans de nombreuses régions. Ce n’est donc pas un hasard si Rome accueillera, du 4 au 6 novembre prochain, le premier « Forum catholiques-musulmans » à l’occasion duquel se réuniront vingt-quatre dignitaires de chacune des deux religions.

Tuesday, April 22, 2008

Des personnalités africaines attendues au relais de la flamme olympique à Dar es Salaam

TANZANIE - 9 avril 2008 - APANEWS
De hautes personnalités africaines qui se sont notamment distinguées dans les domaines de l'environnement, du sport et d'activités au service de l'humanité ont été choisis pour le relais de la flamme olympique des Jeux Olympiques de 2008, dimanche, à Dar es Salaam, en Tanzanie, a appris, mercredi, APA de bonne source. Parmi les sélectionnés figurent la légende de l'athlétisme et ancien champion olympique du 3000m steeple, le Kenyan Kipchoge Keino, l'Ougandaise Dorcus Inzikuru (championne du monde du 3000 m steeple) et le Prix Nobel de la Paix, la Kenyane Wangaari Maathai. La sous-secrétaire général et Directrice exécutive de HABITAT ONU, la Tanzanienne, Anna Tibaijuka, ainsi que d'autres hautes personnalités du pays, tels que le ministre d'Etat au bureau du vice-président, Muhammed Seif Khatib, le vice-ministre de l'information, de la culture et des sports, Joel Bendera, les stars de l'athlétisme, Filbert Bayi et Suleiman Nyambui, font également partie des relayeurs de la flamme olympique, souligne l'un des membre du comité d'organisation de la manifestation, Carol Mbaga. « Chacun de ces porteurs de la flamme olympique s'est distingué dans son domaine d'action et jouit d'une influence considérable. C'est donc un honneur qu'ils aient accepté de prendre part à cet événement merveilleux», a-t-elle ajouté, indiquant qu'il « y a eu beaucoup de pensées et de considérations dans la sélection des personnalités devant porter la flamme olympique, puisque c'est la première fois qu'elle voyage en Afrique de l'Est ». « Nous devons donc nous assurer que les personnes sélectionnées pour la porter reflète non seulement l'esprit des JO, mais qu'elle sont également de vraies ambassadrices de l'Afrique », poursuit Mbaga. Ces personnalités font partie des quatre-vingt coureurs qui doivent porter la flamme olympique dans le cadre de son périple dans la ville tanzanienne de Dar es Salaam et ses environs. La capitale économique tanzanienne est la seule ville retenue en Afrique pour accueillir la flamme olympique dans le cadre de son périple de 137.000 km à travers 19 pays, plus la Chine, en direction des JO 2008 de Pékin. Le relais de la flamme olympique déjà effectué à Athènes, Londres et Paris a été marqué par une vague de manifestations dénonçant le régime de Pékin.

Des personnalités africaines attendues au relais de la flamme olympique à Dar es Salaam

TANZANIE - 9 avril 2008 - APANEWS
De hautes personnalités africaines qui se sont notamment distinguées dans les domaines de l'environnement, du sport et d'activités au service de l'humanité ont été choisis pour le relais de la flamme olympique des Jeux Olympiques de 2008, dimanche, à Dar es Salaam, en Tanzanie, a appris, mercredi, APA de bonne source. Parmi les sélectionnés figurent la légende de l'athlétisme et ancien champion olympique du 3000m steeple, le Kenyan Kipchoge Keino, l'Ougandaise Dorcus Inzikuru (championne du monde du 3000 m steeple) et le Prix Nobel de la Paix, la Kenyane Wangaari Maathai. La sous-secrétaire général et Directrice exécutive de HABITAT ONU, la Tanzanienne, Anna Tibaijuka, ainsi que d'autres hautes personnalités du pays, tels que le ministre d'Etat au bureau du vice-président, Muhammed Seif Khatib, le vice-ministre de l'information, de la culture et des sports, Joel Bendera, les stars de l'athlétisme, Filbert Bayi et Suleiman Nyambui, font également partie des relayeurs de la flamme olympique, souligne l'un des membre du comité d'organisation de la manifestation, Carol Mbaga. « Chacun de ces porteurs de la flamme olympique s'est distingué dans son domaine d'action et jouit d'une influence considérable. C'est donc un honneur qu'ils aient accepté de prendre part à cet événement merveilleux», a-t-elle ajouté, indiquant qu'il « y a eu beaucoup de pensées et de considérations dans la sélection des personnalités devant porter la flamme olympique, puisque c'est la première fois qu'elle voyage en Afrique de l'Est ». « Nous devons donc nous assurer que les personnes sélectionnées pour la porter reflète non seulement l'esprit des JO, mais qu'elle sont également de vraies ambassadrices de l'Afrique », poursuit Mbaga. Ces personnalités font partie des quatre-vingt coureurs qui doivent porter la flamme olympique dans le cadre de son périple dans la ville tanzanienne de Dar es Salaam et ses environs. La capitale économique tanzanienne est la seule ville retenue en Afrique pour accueillir la flamme olympique dans le cadre de son périple de 137.000 km à travers 19 pays, plus la Chine, en direction des JO 2008 de Pékin. Le relais de la flamme olympique déjà effectué à Athènes, Londres et Paris a été marqué par une vague de manifestations dénonçant le régime de Pékin.

Monday, December 04, 2006

La criminalité, défi le plus important de l'Afrique du sud

L'Afrique du Sud n'a pas l'air d'aussi bien se porter qu'on le dit:
La criminalité est le plus important défi auquel doit faire face l'Afrique du Sud aujourd'hui, en raison de ses effets dévastateurs sur la santé et l'économie d'un pays qui doit accueillir en 2010 la Coupe du monde de football, selon un rapport cité dimanche par la presse.
L'African Peer Review Mechanism, un institut d'études au sein du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), a remis un rapport alarmant de 300 pages au président sud-africain Thabo Mbeki, selon le Sunday Times.
"Le signe distinctif de la criminalité en Afrique du Sud n'est pas son volume, mais sa violence", selon ce rapport, qui rappelle toutefois que le pays a le premier ou le deuxième taux de meurtres au monde.
"Le crime est l'un des défis les plus difficiles que doit affronter l'Afrique du Sud de l'ère post-apartheid", selon ce rapport.
"Aucun Sud-africain n'est épargné par ses effets. Au-delà de la douleur et des pertes que connaissent les victimes, le crime a aussi des coûts directs" sur la santé, la productivité, l'investissement et la croissance économique, ajoute le rapport.
Selon les statistiques officielles les plus récentes, les cambriolages ont augmenté de 74,1 % sur l'année fiscale 2005-2006, même si les meurtres ont baissé de 2% par rapport aux 12 mois précédents.
Quelque 18.793 meurtres ont été recensés sur l'année 2004-2005 dans ce pays de 46 millions d'habitants, et plus de 55.000 viols ont été signalés à la police en 2005.

AFRIQUE DU SUD - 3 décembre 2006 - AFP

Wednesday, November 22, 2006

Une vie de Zoulou blanc

Le retour de Johnny Clegg. Souvenez vous du tube 'assimbonanga' dans les annees 80.

AFRIQUE DU SUD - 19 novembre 2006 - par OLIVIA MARSAUD
Ancien symbole de la lutte antiapartheid, Johnny Clegg revient avec un album qui mêle pop, rythmes noirs et latino-américains. Johnny Clegg est plus vivant que jamais et il le chante sur son nouvel album, One Life, sorti en octobre. Un opus aux rythmes métis, africains mais aussi latino-américains, que le chanteur sud-africain a défendu l’été dernier lors d’une longue tournée européenne. Détendu, blagueur et émaillant ses phrases de mots français, il explique que « c’est un album personnel, politique et social mais aussi avec des chansons drôles ».
Ce qui ne l’empêche pas de dénoncer la situation des enfants-soldats (« Boy Soldier »), la manipulation de la population par le pouvoir, en prenant l’exemple du Zimbabwe (« The Revolution Eats Its Children ») ou encore, d’évoquer sa sœur, morte d’un cancer à 27 ans (« Touch the Sun »). Dans la chanson d’amour « Thamela », il chante pour la première fois en afrikaans. « Les Afrikaners étaient les leaders de l’apartheid mais cette époque est révolue, nous vivons au sein d’une nouvelle Afrique du Sud et je veux inclure tout le monde. L’afrikaans n’est plus le symbole de la division », assure-t-il.
D’abord professeur d’anthropologie, Johnny Clegg, surnommé « le zoulou blanc », est devenu dans les années 1980 l’un des pionniers de la world music et l’un des symboles du combat contre l’apartheid. Avec ses groupes, Juluka puis Savuka, composés de Noirs, il chantait en anglais et en zoulou alors que le mélange des langues et des couleurs était interdit…
Ses tubes, « Scat­terlings of Africa » et « Asimbonanga » (écrit pour Mandela), ont fait le tour du monde. Aujourd’hui, il dit qu’être sud-africain, « c’est une attitude. Nous possédons plusieurs identités. Nous sommes en paix les uns avec les autres en acceptant nos bons et nos mauvais côtés. Il nous faut être capables de communiquer au-delà des 11 langues officielles et des ethnies ! »
Philosophe et optimiste, il observe dans son pays l’émergence d’une nouvelle génération qui le fascine et le déroute à la fois. « Ils avaient 5 ans en 1999 et 10 ans lors des premières élections démocratiques. Ils sont aujourd’hui complètement libres mentalement. Ils ne se sous-estiment pas parce qu’ils sont Noirs, regardent vers l’avenir et ne veulent pas entendre parler de l’apartheid, ce qui est choquant pour des gens de ma génération. Ça m’ennuie un peu mais c’est comme ça ! »

Thursday, November 09, 2006

Ecrivain blanc broie du noir

La nation arc-en-ciel craque de partout. Le futur n'a pas l'air tres rose pour les intellectuels blancs sud-africains.

AFRIQUE DU SUD - 5 novembre 2006 - par TSHITENGE LUBABU M.K.
Hier militants anti-apartheid, certains auteurs critiquent aujourd’hui la majorité noire au pouvoir. Et n’hésitent pas à remettre en question leur appartenance à la nation Arc-en-Ciel. Ils s’appellent André Brink, John Maxwell Coetzee, Nadine Gordimer, Breyten Breytenbach, Christopher Hope ou encore Rian Malan. Ils sont écrivains. Et ils sont blancs. À l’époque où l’Afrique du Sud était un État officiellement raciste, ils ont mis, à des degrés divers, leur plume au service de la lutte pour la liberté, la démocratie et l’égalité des hommes. Mais seize ans après l’arrivée au pouvoir de la majorité noire, ils ont le blues. Conflit racial d’un autre type ? Lassitude de gens en quête de perfection ? Ou simples caprices d’écrivains profitant d’une liberté longtemps confisquée ? Tout est possible.
Rian Malan est le plus critique d’entre eux. Sa famille, afrikaner, a donné à l’Afrique du Sud des hommes comme Daniel François Malan qui, devenu Premier ministre en 1948, instaure l’apartheid, ou Magnus Malan, général de l’armée sud-africaine dans les années 1970 et 1980, une période particulièrement répressive. En 1977, l’adolescent qui se veut de gauche et « sympathisant du combat des Noirs » quitte son pays pour les États-Unis. Il craint d’être enrôlé dans l’armée. Mais la nostalgie finit par le ramener au bercail. Et il assiste à la mort lente et inexorable de l’apartheid. En 1990, Rian Malan publie un livre qui le rend célèbre : Mon cœur de traître (Plon, 1991). Il y avoue, entre autres choses, avoir couché avec une femme noire pour prouver ses bonnes dispositions envers les Noirs. En même temps, il culpabilise et a peur que cette femme ne lui ait transmis une quelconque maladie. Face aux changements qui se déroulent sous ses yeux, il a une certitude : les Noirs vont massacrer les Blancs pour se venger. Plus qu’une certitude, c’est une obsession qui le pousse à s’attaquer à tous les symboles du nouveau pouvoir, de Mandela à Thabo Mbeki, en passant par la Commission Vérité et Réconciliation. Malan prédit l’apocalypse.
En 2004, les Noirs n’ayant toujours pas massacré les Blancs, l’apocalypse ne s’étant pas produite, Malan bat sa coulpe. Il écrit alors dans un article : « Il est infiniment plus difficile de recevoir que de donner, surtout lorsqu’on est arrogant et que l’on reçoit le pardon ou la pitié. Le cadeau, en 1994, était tellement énorme qu’il m’est resté en travers de la gorge, et je n’ai pas été capable de dire merci. Mais je ne suis pas assez orgueilleux pour ne pas le dire aujourd’hui. »
Ce mea-culpa réjouit le président Thabo Mbeki qui, à l’occasion d’un discours à la nation, cite Malan en exemple. La communauté blanche, elle, est furieuse contre l’écrivain. Cet épisode passé, ce dernier revient à ses vieux démons. Sa dernière sortie remonte au 14 octobre dernier. Dans une tribune publiée par le magazine londonien The Spectator et intitulée « L’Afrique du Sud : pas de guerre civile, mais une triste décadence », il s’en prend une nouvelle fois aux dirigeants de son pays. Pêle-mêle, il dénonce la corruption, la violence, l’incompétence des fonctionnaires noirs… Il se demande comment quelqu’un comme Jacob Zuma, l’ancien vice-président poursuivi pour viol et corruption, peut encore avoir des sympathisants. Et reproche à Mbeki d’avoir créé un « État providence » dont profitent 10 millions de personnes. Malgré ses critiques, Rian Malan n’a pas (encore) décidé de quitter l’Afrique du Sud.
Le 24 août 2006, une tribune paraît dans le quotidien Le Monde. Elle s’intitule « L’Afrique du Sud ou le rêve trahi ». Son auteur n’est autre qu’André Brink, l’un des écrivains phares de la lutte contre l’apartheid. Partant d’un fait-divers - sa fille et son gendre ont été attaqués dans un restaurant du Cap par des hommes armés -, il en vient à dénoncer l’incurie du gouvernement, incapable de venir à bout de l’insécurité au quotidien. Sa cible préférée ? Charles Nqakula, le ministre de la Défense. Celui-ci avait déclaré que ceux qui se plaignent de la violence n’ont qu’à quitter le pays. Pour l’auteur d’Une saison blanche et sèche, « cet homme ignore sa propre histoire. Et ce faisant, il trahit tout ce pour quoi l’ANC s’est battu : non-racisme, collaboration et compréhension entre Blancs et Noirs, responsabilité partagée à l’égard du passé comme du futur. En une seule remarque insensible et désinvolte, il a trahi tout l’héritage de Nelson Mandela ». Brink prend néanmoins le soin de préciser que tous ceux qui participent au pouvoir ne sont pas comme Nqakula. Mais il accuse « la nouvelle élite du pouvoir sud-africain » d’ignorer les « besoins criants de la population » : « criminalité galopante, épidémie de sida et pauvreté ». Désormais, l’écrivain refuse de dire, comme il le faisait avant l’incident qui a touché sa famille, que les maux qui affectent son pays, tout en étant réels, « ne sont que de simples débris flottant à la surface d’un puissant fleuve positif ». S’il a juré de ne pas quitter l’Afrique du Sud, André Brink la veut différente de celle qui a permis « l’ascension de monstres comme Nqakula, Zuma ou Tsabalala-Msimang [le ministre de la Santé] ».
Breyten Breytenbach vit depuis longtemps en exil. Bravant l’apartheid, il avait épousé une Vietnamienne. Ses activités contre le pouvoir raciste lui valurent des années de prison. Le changement de régime l’amène à rentrer en Afrique du Sud, à la demande de Mandela. Mais il n’y reste pas longtemps. En novembre 1998, quatre ans après l’arrivée au pouvoir du Congrès national africain (ANC), l’auteur de ces lignes rencontre Breytenbach à l’île de Gorée, au Sénégal. L’homme est déjà amer et dénonce l’incompétence de ses amis « qui confient des responsabilités à des gens sans qualification ». Et il exprime le regret de voir que la lutte contre l’apartheid n’a conduit qu’à cela. Plus tard, Breytenbach reprochera à l’ANC d’être incapable de réduire les inégalités et d’avoir favorisé l’émergence d’un capitalisme noir. Allant plus loin, il dira, en décembre 2005, qu’il ne croit pas en la coexistence des Blancs et des Noirs en Afrique du Sud. Ni ailleurs en Afrique. Désabusé, il tourne le dos à son pays.
Même attitude de la part de John Maxwell Coetzee, Prix Nobel de littérature en 2003, qui a préféré aller s’installer en Australie. Ou de Christopher Hope qui, après avoir longtemps vécu en Grande-Bretagne, s’est fixé en France. Lui aussi est très virulent à l’égard de la nouvelle Afrique du Sud, envers laquelle il se montre pessimiste. Parmi tous ces écrivains, Nadine Gordimer, Prix Nobel de littérature en 1991, reste plutôt modérée. Membre de l’ANC, elle reconnaît que tout n’est pas parfait, mais que de grands progrès ont été réalisés. En 2004, elle a même initié un projet littéraire qui a conduit à l’écriture d’un livre de contes par une vingtaine d’écrivains de par le monde. Les recettes provenant de la vente de l’ouvrage ont été versées à une organisation de lutte contre le sida. Le 26 octobre, Nadine Gordimer a été attaquée chez elle par des cambrioleurs. Ils lui ont volé ses bijoux. Mais elle est restée dans son pays.

Thursday, November 02, 2006

Le marocain contre le cosaque... ou david vs. goliath

Tout fout le camp en Israel. L'extreme droite est au pouvoir avec l'arrivee d'avigdor lieberman du parti Israel Beitenou (a droite du Likoud!) au gouvernement. Amir Peretz doit se sentir vraiment mal maintenant apres la debacle libanaise. C'est comme si en France, une coalition centre-gauche acueillait Le Pen au gouvernement!

Avigdor Lieberman
ISRAËL - 29 octobre 2006 - par HAMID BARRADA
'Pour consolider sa majorité menacée d’éclatement, Ehoud Olmert n’a rien trouvé de mieux que de conclure un accord avec le chef de l’extrême droite, partisan de l’expulsion massive des Arabes israéliens. Depuis la mésaventure libanaise, Israël traverse une mauvaise passe. Tsahal a beaucoup détruit et massacré, mais elle n’a atteint aucun de ses objectifs de guerre et a perdu dangereusement au passage sa capacité de dissuasion.
La principale victime est le Premier ministre Ehoud Olmert. Au cours de cette guerre de trente-trois jours, il a montré l’étendue de son incompétence. Maintenant, sa majorité bat de l’aile, et il n’est pas sûr de faire passer son budget au Parlement à la fin de l’année. Ayant dû renoncer à son programme politique (évacuation unilatérale des colonies), il n’a pas d’autre ambition que de durer. Il n’a rien trouvé de mieux que de rechercher le concours d’Avigdor Lieberman, le leader d’Israël Beitenou (« Israël, notre maison »).
Plutôt que de « stabiliser la majorité », ce champion de l’extrême droite raciste devrait la secouer davantage avant de la faire sauter. Tout l’atteste : son itinéraire, ses idées et projets, ses moyens, ses ambitions, Lieberman est un personnage hors normes. Son retour fracassant sur le devant de la scène illustre le désarroi qui s’empare de la société israélienne. Un tel médecin ne soigne pas le mal, il l’aggrave à coup sûr et risque même de tuer le malade.
L’accord entre Olmert, chef de Kadima, et Lieberman a été conclu le 23 octobre. Le leader d’Israël Beitenou entre au gouvernement. Il est vice-Premier ministre. Il n’a rien d’un ministre sans portefeuille. Il dirigera un département, créé pour lui, des Affaires stratégiques, il siégera au Conseil national de sécurité et ses prérogatives et moyens sont minutieusement précisés dans le texte de l’accord. En contrepartie, il apporte à la coalition ses 11 députés, lui permettant de disposer désormais de 78 sièges (sur les 120 que compte la Knesset).
Quarante-huit ans, marié, trois enfants, résidant dans une colonie de Cisjordanie, Lieberman est un Israélien de fraîche date. Originaire de l’ex-république soviétique de Moldavie, il a émigré à l’âge de 20 ans. Dynamique, massif, baraqué, il poursuit des études de sciences politiques à l’université de Jérusalem et fait volontiers le coup de poing avec les étudiants arabes. Pour boucler ses fins de mois, il exerce ses talents comme videur dans une boîte de nuit.
Sa rencontre, en 1987, avec Benyamin Netanyahou va sceller le destin des deux hommes. Bibi, ambassadeur à l’ONU, se cherche encore, et Ivett (sobriquet de Lieberman) se persuade qu’il peut lui apporter l’audace et l’expérience qui lui seront nécessaires. Désormais, les deux font la paire. Homme à tout faire du futur Premier ministre, il joue un rôle essentiel dans la conquête du Likoud en 1993, puis du pouvoir aux élections de 1996.
Arrivé de Moldavie voilà à peine dix-huit ans, Lieberman est au faîte de sa puissance et n’est pas loin de diriger l’État juif. Directeur de cabinet du Premier ministre, il occupe un bureau tout proche du sien. Il est le seul à avoir accès à lui à tout moment et ne se prive pas de court-circuiter les membres du gouvernement. Barbe soigneusement taillée, ce qui lui donne fâcheusement le look Hamas, fumant le cigare, arborant son accent russe, avide de pouvoir, méfiant, intraitable, il impose son style de « cosaque ».
Celui qu’on surnomme Raspoutine est sans conteste l’homme fort de l’ère Netanyahou. Il tient tête à Sharon, le ministre des Infrastructures, et réussit à rogner ses prérogatives. C’est lui, par exemple, qui fixe la liste des colonies bénéficiant des faveurs fiscales. Mêlé à des scandales, il doit s’éloigner de Netanyahou. En 1999, il fonde son propre parti, Israël Beitenou. Élu à la Knesset, il fait un bout de chemin avec Ariel Sharon, qui lui offre un portefeuille. Mais il n’est pas question pour ce partisan de la colonisation intensive d’évacuer Gaza, et il quitte le gouvernement en mai 2004.
C’est dans l’opposition qu’il donne la mesure de ses outrances. Pour lui, toute entente, tout compromis ou arrangement avec les Palestiniens est impossible. Son postulat ne concerne pas que les Palestiniens des territoires occupés mais aussi les Arabes israéliens, citoyens à part entière de l’État fondé en 1948. Il préconise donc une séparation absolue entre Juifs et Arabes, de manière à avoir des États « ethniquement homogènes ». Comment y parvenir ? En procédant à un transfert massif des populations, doublé d’une annexion. Les villages et villes arabes situés aujourd’hui en Israël seront rattachés à la Cisjordanie, tandis que, parallèlement, les colonies juives de ces territoires seront définitivement intégrées à l’État juif. Les drames et les souffrances qu’implique un tel nettoyage ethnique qui touche plus d’un million d’âmes n’ébranlent pas Lieberman. « Dans cette région, déclare-t-il, les peuples se comportent comme les races animales : les faibles attendent que le fort s’affaiblisse pour le dévorer. »
En attendant d’appliquer son programme raciste, il multiplie les provocations. Invoquant le tribunal de Nuremberg qui a condamné à mort les criminels nazis, il demande à la Knesset de prononcer « l’exécution » des députés arabes. Leur crime ? Avoir pris des contacts avec le Hezbollah ou le Hamas.
Tel est le personnage sur lequel table Olmert pour consolider sa majorité. Formellement, sa nomination doit encore être approuvée par la Knesset, et les dissensions se sont fait jour à ce sujet parmi les travaillistes. Leur chef, Amir Peretz, ministre de la Défense, a toutes les raisons de s’inquiéter. Le département des « Affaires stratégiques », censé organiser la mobilisation contre la « menace nucléaire iranienne », va par la force des choses déborder sur son propre ministère. Des conflits d’attribution en perspective. À vue de nez, « le Marocain » plutôt paumé ne semble pas faire le poids face au « cosaque » sûr de lui-même et dominateur. Mais les travaillistes vont sans doute demeurer « un partenaire majeur » et éviter de déclencher une crise gouvernementale. Ils partagent avec Kadima leurs craintes des élections anticipées pour cause d’impopularité croissante depuis le Liban.
Lieberman pense lui aussi aux élections, avec des chances plus substantielles qu’il espère développer à partir de sa nouvelle position stratégique. Son parti est bien implanté au sein de la communauté russe, qui compte plus d’un million de personnes. Il table sur le concours d’un autre « Russe », le fameux Arkadi Gaidamak, « un homme original et créatif ». Il l’invite à fonder un parti, « car nous manquons de personnalités sérieuses en politique ». Ayant maille à partir avec la justice israélienne (et française), le milliardaire s’est acquis une immense popularité en se payant une équipe de football. Pendant la guerre du Liban, il a érigé à proximité de Tel-Aviv un village de tentes pour accueillir les réfugiés du Nord fuyant les roquettes du Hezbollah. On prête à Lieberman et à Gaidamak l’intention de se présenter séparément aux futures élections et de mettre en commun leurs gains respectifs. On les crédite chacun de 15 à 20 sièges…
Ces péripéties et perspectives sont prises au sérieux en Israël. Dans l’éditorial du quotidien Haaretz du 24 octobre, on lit : « Le choix de l’homme le plus irresponsable et manquant le plus de retenue pour occuper le poste de ministre des Affaires stratégiques constitue en lui-même une menace stratégique. L’absence de modération de Lieberman et ses déclarations intempestives, comparables seulement à celles du président iranien, risquent de provoquer un désastre dans toute la région. »
De son côté, le politologue Zeev Sternhell, spécialiste du fascisme européen, tient Lieberman « pour le plus dangereux politicien de notre histoire ». Il représente « un cocktail de nationalisme, d’autoritarisme et de mentalité dictatoriale ». De plus, contrairement à des personnages de même acabit, « lui n’est pas marginalisé ». « Je ne peux oublier, ajoute Sternhell, que Mussolini est arrivé au pouvoir avec seulement trente députés. »

La nouvelle afrique du Sud & l'apartheid

Ils semblerait que les dirigeants sud-africains de l'ANC aient tourne leur veste. Pas surprenant donc que quelqu'un comme Jacob Zuma soit populaire malgre ses positions extremistes!

'Les dirigeants de la "nouvelle Afrique du Sud" ont mis en avant mercredi
les gestes entrepris par l'ex-président Pieter W. Botha, décédé mardi soir, pour
amorcer le démantèlement du régime raciste de l'apartheid dont il incarna
pourtant les années les plus dures.
Pieter Willem Botha, qui a dirigé
l'Afrique du Sud de 1978 à 1989, comme Premier ministre puis comme président,
s'est éteint à 90 ans dans son sommeil mardi vers 20H00 (18H00 GMT) à son
domicile situé près de Wilderness, dans la province du Western Cape (sud-ouest).
Celui qui était surnommé "Groot Krokodil" ("Grand crocodile" en afrikaans),
personnifia le durcissement de l'appareil sécuritaire du régime raciste, même
s'il fut à l'origine de plusieurs réformes, créant un Parlement à trois chambres
(blancs, Indiens et métis), ou desserrant, un peu, l'étau racial.
"Alors que
pour beaucoup M. Botha restera un symbole de l'apartheid, nous nous souvenons
aussi de lui pour les démarches qu'il a entreprises afin d'ouvrir la voie vers
l'accord final négocié pacifiquement dans notre pays", a déclaré Nelson Mandela,
héros de la lutte anti-apartheid devenu en 1994 le premier président noir de
l'Afrique du Sud.
Thabo Mbeki, qui a succédé à Mandela en 1999, a de son
côté souligné qu'il fallait mettre au "crédit" de Botha le fait que, "quand il
réalisa la futilité de lutter contre ce qui était juste et inévitable, il prit,
à sa façon, conscience que les Sud-Africains n'avaient pas d'autre alternative
que de se rapprocher les uns des autres".
Celui qui lui succéda en 1989,
Frederik De Klerk, dernier président du régime de l'apartheid qu'il a contribué
à démanteler, a indiqué qu'il n'appréciait pas le style de l'homme ni certaines
de ses méthodes, mais que sa contribution vers l'émergence d'une "nouvelle
Afrique du Sud" devait être prise en compte.
"Personnellement, ma relation
avec P. W. Botha a souvent été tendue", a-t-il indiqué dans un communiqué,
ajoutant qu'il n'aimait pas le "style autoritaire" de son prédécesseur.
"Je
souhaite honorer P. W. Botha pour son énorme contribution à la préparation du
chemin vers la nouvelle Afrique du Sud", a-t-il cependant souligné.
Pour
Helen Suzman, ancienne députée du Parti Progressiste (libéral), et militante
anti-apartheid, Botha, personnage "colérique et très irritable", a surtout
réagi, tardivement, aux pressions extérieures.
"Il n'a jamais été mon ami.
De fait, il était ma bête noire lorsque j'étais au Parlement", a-t-elle expliqué
à l'AFP.
"Il n'était pas terriblement intelligent (...) Il avait simplement
suffisamment de bon sens pour réaliser qu'un changement était devenu
indispensable car la résistance noire gagnait en puissance et l'opposition de la
communauté internationale était de plus en plus forte", a-t-elle expliqué.
Au Zimbabwe voisin, qui a abrité de nombreux dirigeants de l'ANC en exil,
les réactions étaient plus tranchées.
"C'était un dirigeant boer partisan de
la ligne dure qui a vu la lumière trop tard", a déclaré William Nhara,
porte-parole du parti au pouvoir. "Fondamentalement, il est resté arc-bouté dans
sa croyance en la suprématie des afrikaners", a-t-il ajouté.
Mbeki a annoncé
que les drapeaux du pays seraient en berne jusqu'à ses funérailles, mercredi,
qui auront lieu dans le ville de George. Pretoria a proposé à la famille
d'organiser des funérailles nationales, ce que le cette dernière a refusé.
"Il avait spécifiquement indiqué qu'il ne voulait pas de funérailles
nationales", a expliqué sa veuve, Barbara, à l'AFP.
Interrogée sur le bilan
de l'ancien dirigeant de l'apartheid, elle a répondu: "Peu importe ce que disent
les gens, seul Dieu est juge. Et il (Botha) croyait en cela".
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