Thursday, November 02, 2006

La nouvelle afrique du Sud & l'apartheid

Ils semblerait que les dirigeants sud-africains de l'ANC aient tourne leur veste. Pas surprenant donc que quelqu'un comme Jacob Zuma soit populaire malgre ses positions extremistes!

'Les dirigeants de la "nouvelle Afrique du Sud" ont mis en avant mercredi
les gestes entrepris par l'ex-président Pieter W. Botha, décédé mardi soir, pour
amorcer le démantèlement du régime raciste de l'apartheid dont il incarna
pourtant les années les plus dures.
Pieter Willem Botha, qui a dirigé
l'Afrique du Sud de 1978 à 1989, comme Premier ministre puis comme président,
s'est éteint à 90 ans dans son sommeil mardi vers 20H00 (18H00 GMT) à son
domicile situé près de Wilderness, dans la province du Western Cape (sud-ouest).
Celui qui était surnommé "Groot Krokodil" ("Grand crocodile" en afrikaans),
personnifia le durcissement de l'appareil sécuritaire du régime raciste, même
s'il fut à l'origine de plusieurs réformes, créant un Parlement à trois chambres
(blancs, Indiens et métis), ou desserrant, un peu, l'étau racial.
"Alors que
pour beaucoup M. Botha restera un symbole de l'apartheid, nous nous souvenons
aussi de lui pour les démarches qu'il a entreprises afin d'ouvrir la voie vers
l'accord final négocié pacifiquement dans notre pays", a déclaré Nelson Mandela,
héros de la lutte anti-apartheid devenu en 1994 le premier président noir de
l'Afrique du Sud.
Thabo Mbeki, qui a succédé à Mandela en 1999, a de son
côté souligné qu'il fallait mettre au "crédit" de Botha le fait que, "quand il
réalisa la futilité de lutter contre ce qui était juste et inévitable, il prit,
à sa façon, conscience que les Sud-Africains n'avaient pas d'autre alternative
que de se rapprocher les uns des autres".
Celui qui lui succéda en 1989,
Frederik De Klerk, dernier président du régime de l'apartheid qu'il a contribué
à démanteler, a indiqué qu'il n'appréciait pas le style de l'homme ni certaines
de ses méthodes, mais que sa contribution vers l'émergence d'une "nouvelle
Afrique du Sud" devait être prise en compte.
"Personnellement, ma relation
avec P. W. Botha a souvent été tendue", a-t-il indiqué dans un communiqué,
ajoutant qu'il n'aimait pas le "style autoritaire" de son prédécesseur.
"Je
souhaite honorer P. W. Botha pour son énorme contribution à la préparation du
chemin vers la nouvelle Afrique du Sud", a-t-il cependant souligné.
Pour
Helen Suzman, ancienne députée du Parti Progressiste (libéral), et militante
anti-apartheid, Botha, personnage "colérique et très irritable", a surtout
réagi, tardivement, aux pressions extérieures.
"Il n'a jamais été mon ami.
De fait, il était ma bête noire lorsque j'étais au Parlement", a-t-elle expliqué
à l'AFP.
"Il n'était pas terriblement intelligent (...) Il avait simplement
suffisamment de bon sens pour réaliser qu'un changement était devenu
indispensable car la résistance noire gagnait en puissance et l'opposition de la
communauté internationale était de plus en plus forte", a-t-elle expliqué.
Au Zimbabwe voisin, qui a abrité de nombreux dirigeants de l'ANC en exil,
les réactions étaient plus tranchées.
"C'était un dirigeant boer partisan de
la ligne dure qui a vu la lumière trop tard", a déclaré William Nhara,
porte-parole du parti au pouvoir. "Fondamentalement, il est resté arc-bouté dans
sa croyance en la suprématie des afrikaners", a-t-il ajouté.
Mbeki a annoncé
que les drapeaux du pays seraient en berne jusqu'à ses funérailles, mercredi,
qui auront lieu dans le ville de George. Pretoria a proposé à la famille
d'organiser des funérailles nationales, ce que le cette dernière a refusé.
"Il avait spécifiquement indiqué qu'il ne voulait pas de funérailles
nationales", a expliqué sa veuve, Barbara, à l'AFP.
Interrogée sur le bilan
de l'ancien dirigeant de l'apartheid, elle a répondu: "Peu importe ce que disent
les gens, seul Dieu est juge. Et il (Botha) croyait en cela".
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- AFP

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